Quand Odile a-t-elle connu Bibi, surnom qu’elle donnait à Gisèle GUERONIK? quel était le nom de jeune fille de celle-ci. Malgré des recherches sur internet, auprès d’un ancien sénateur lié à la famille GUERONIK, etc …, pas de réponses à ces questions. Ce qui est certain c’est qu’Odile pendant la guerre a développé avec Gisèle une amitié, plus légère que celle qu’elle avait pour Hélène – cela se ressent dans le ton des lettres -, mais cimentée par le fait que l’une et l’autre avaient un mari, pour Gisèle, un fiancé pour Odile, retenu en Allemagne. Ce n’était pourtant, hélas pour Gisèle, pas la même chose, car si « Jacquot » était prisonnier de guerre dans un stalag, cachant le plus possible son identité juive, Pierre GUERONIK lui avait été déporté, dès la mi-1942, et presque immédiatement exécuté. La différence à l’époque entre camp de concentration, qu’on croyait n’être que des camps de travail, et camp de prisonniers n’était sans doute pas claire, même si la lecture du Journal d’Hélène montre qu’on finissait par savoir des choses. Ce n’est semble-t-il qu’à la Libération que Gisèle a appris le sort de son mari.

Nous n’avons aucune lettre de Gisèle à Odile. Il y a en revanche un nomnre relativement important de lettres d’Odile à Gisèle, sans doute remises par cette dernière à Jacques HYAFIL en 1965, après la mort d’Odile.

La première lettre à Gisèle date du 19 mai 1942, la dernière du 12 octobre 1944.

A partir du 1er septembre 1943, ces lettres permettent d’avoir une idée assez précise de l’activité d’Odile, alors même qu’Odile a continué à écrire à Hélène jusqu’à l’arrestation de celle-ci, mais que contrairement aux lettres d’Hélène, les lettres qu’Odile lui adressaient n’ont pas été retrouvées.

Dans une certaine mesure ces lettres complètent le roman autobiographique d’Odile auquel, si l’éditeur y consent, il est envisager de les combiner pour obtenir une forme de Journal destiné à être publié.

A titre d’exemple, ci-dessous, une lettre du 3 février 1944, où Odile participe à une invitation de la Jeunesse Indépendante Catholique Féminine de La Clayette, où à l’instigation de son ami Claude ALPHANDERY, dirigeant d’un réseau de résistants, Odile avait convaincu ses parents de venir se réfugier, après la multiplication des rafles dans la région lyonnaise. On y voit également un certain penchant d’Odile pour la « dive bouteille ».