Lettre d’Hélène du 16 Juillet 1934
Le nouveau chien Bobby n’est pas à la hauteur de sa fonction, de chien de garde. C’est un épagneul de 14 mois qui ne fait que mordiller la jupe et les mollets d’Hélène, qui court après les oiseux et ramasse n’importe quel bout de bois pour jouer avec Hélène.
Lettre d’Odile du 21 Juillet 1934
Odile approuve grandement Bobby de mordiller les mollets d’Hélène. Elles est à Engelberg, en Suisse avec sa famille et des amis et s’étonne que son chat ne lui ai pas encore écrit.
Cette fois-ci, son chat lui a écrit.
Lettre d’Odile du 1er Janvier 1935
Odile (Béranger) est toujours en vacances. Elle ne se réjouit pas de la rentrée prochaine au Cours Boutet de Monvel, 255 rue Saint Honoré. Mais elle se réjouit de retrouver Hélène qui partage son pupitre. Elle porte des appréciations sur ses professeurs.
Lettre d’Odile du 4 Février 1935
Hélène est grippée. Odile la taquine et rit en imaginant la tête de celle-ci.
Mais Odile sèche sur son devoir ce qui la fait pleurer.
Odile fait des rêves abominables
Et propose un rébus
Ainsi que plusieurs strophes sur lesquelles tombe le rideau final de la pièce de théâtre Ragadaga que les deux amies écrivent :
Autres hallucinations suscitées par la fièvre :
Lettre d’Odile du 13 Juillet 1935
Odile est en vacances à Pralognan.
Elle a reçu une lettre d’Hélène qui lui dit qu’elle rêve la nuit d’un garçon nommé J.N.
Lettre d’Hélène du 15 Juillet 1935
Hélène (Eudoxie) est en vacances dans la propriété de ses parents, à Aubergenville, pendant qu’Odile (Béranger) est à la montagne.
Elle apprend à nager, mais elle boit le bouillon.
Elle a fini de lire « Brigitte » et passe son temps à en dessiner les personnages
Lettre d’Odile du 23 Juillet 1935
Odile est toujours à Pralognan où son amie Jeanine VINÈS va la rejoindre.
Sa mère (Don Quichotte) et son père (Sancho Pança) ont fait une longue promenade dans le Parc de la Vanoise.
Odile les a accompagnés et a été un peu trop hardie.
Odile aussi lit « Brigitte ».
Odile ira passer quelques jours au Vivier chez Hélène (à Aubergenville). Elle y jouera l’Invitation à la Valse, en souvenir de la Garden Party organisée au début des vacances d’été.
Et Odile-Béranger embrasse Hélène.
Deux fois !
Et se réjouit de son retour au Vivier
Lettre d’Odile du 24 Août 1935
Odile est en vacances à Etretat chez son oncle et sa tante, Raymond et Thérèse LINDON, mais va
bientôt partir pour Saint Jean de Luz, où elle avait invité Hélène, qui ne peut venir car sa mère trouve
que c’est trop loin. Elle y retrouvera une cousine qu’Hélène a surnommée …
Elle fait à nouveau de drôles de rêves
Lettre d’Odile du 30 Août 1935
Odile est à Saint Jean de Luz avec ses parents. Elle apprend à plonger.
Lettre d’Hélène du 2 Septembre 1935
Hélène est à Aubergenville. Elle fait des progrès au tennis. Maintenant elle sert par en haut.
Elle passe son temps à lire Alexandre Dumas et à tricoter.
Lettre d’Odile du 6 Septembre 1935
Odile se languit d’Hélène et doit se contenter de sa cousine limaçonne.
Elle se languit vraiment
Lettre d’Hélène du 7 Septembre 1935
Hélène a lu Paris Soir et Excelsior et vu des photos des massacres commis par les Italiens en Ethiopie.
L’une : deux pendus laissés sur la place du marché jusqu’à ce que leurs os tombent,
Lettre d’Odile du 10 Septembre 1935
Pas besoin d’aller en Ethiopie. A Saint Jean de Luz aussi on a trouvé dans un fourré un homme coupé en morceaux.
Odile a de beaux projets de gravure sur pupitre d’écolier pour la rentrée des classes.
Crassus, son chat, est insensible à la cour que lui fait un chat gris.
Lettre d’Hélène du 13 Septembre 1935
Quelle barbe que de devoir se remettre à travailler latin, physique et violon !
Lettre d’Hélène du 24 septembre 1935
Pendant qu’Odile se balade en Espagne avec ses parents, Hélène continue de tricoter.
Et reçoit des visites lénifiantes.
Lettre d’Hélène du 23 Décembre 1935
Pendant qu’Hélène est à Paris, Odile fait du ski !
Lettre d’Odile du 24 Décembre 1935
Mais il y a des avantages à ne pas skier !
Lettre d’Hélène du 29 Décembre 1935
Le Père Noël est passé.
Odile est en Suisse à Wengen. Elle doit se déguiser.
Suggestions d’Hélène
Mais c’est bientôt la rentrée
Lettre d’Odile du 30 Décembre 1935
L’hôtel d’Odile à Wengen est envahie par une bande d’aristocrate dédaigneux.
Au milieu, Odile croît reconnaître deux soeurs qui étaient à la Garden Party d’Hélène au début de l’été. Habillées et coiffées de façon stricte et classique
Lettre d’Hélène du 12 Février 1936
Odile a la grippe. Hélène est seule en classe.
Il fait très froid. A Aubergenville, le bassin a gelé. Hélène a patiné. Mais la glace s’est fendue quand son père a voulu en faire autant, et Hélène en tombant s’est coupé le pouce.
Lettre d’Odile du 9 Juillet 36
Vacances studieuses en Angleterre. Traversée agitée.
En Angleterre il y a une Reine.
Lettre d’Hélène du 9 Juillet 1936
Hélène est en core à Paris, mais se prépare à partir Aubergenville. La gouvernante anglaise, Mrs Child, est très occupée.
Lettre d’Odile du 16 Juillet de 1936
Odile est dans une pension à Sherborne. Elle entend ânonner au piano un air qui lui rappelle la Garden Party.
Elle vire la pianiste et prend sa place.
Il faut bien conclure une lettre.
Lettre d’Hélène du 1er Août 1936
Comme d’habitude Hélène passe les vacances d’été dans la propriété familiale. Il faut s’occuper.
Mais il y a des distractions : le mariage de la fille du jardinier !
Lettre d’Odile du 8 Août 1936
Odile est maintenant la seule pensionnaire à Sherborne, avec cette jeune fille scandinave qui ânonnait l’Invitation à la Valse, qui a
Lettre d’Hélène du 20 Août 1936
Hélène fait des progrès en natation à la piscine de Villennes, en bord de Seine, où elle va avec Robert et Jacques MONOD.
Lettre d’Odile du 6 Septembre 1936
Il y a du monde à Saint Jean de Luz
Et Odile profite de la plage
Lettre d’Hélène du 10 Septembre 1936
Hélène s’excuse d’écrire sur du papier quadrillé. Il est vrai …
On fait de la musique à Aubergenville. De gauche à droite, Denise au piano, Hélène au violon debout sur le piano, leur cousin Jean SCHNEIDER avec un instrument inédit, et Yvonne à la flûte.
Lettre d’Odile du 11 Septembre 1936
Del’autre côté de la Bidassoa, les partisans de Franco, armés de canons, ont vaincu les républicains.
Maintenant tout est calme. Les soldats de Franco se détendent.
Lettre d’Hélène du 15 Septembre 1936
Le Jeudi précédent, la famille MONOD était invitée à Aubergenville. Mais Jacques MONOD a oublié de faire la commission.
Difficile après cette dernière de bien jouer au tennis !
Quand son cousin Philippe SCHNEIDER joue au bridge avec Gilbert BLOCH et les deux frères MONOD, Hélène s’ennuie.
Lettre d’Odile du 19 Septembre 1936
A Saint Jean de Luz, Odile fait des coquetteries de coiffure.
Lettre d’Odile du 16 Décembre 1936
Hélène est au Terrasse Palace à Engelberg, où elle était avec Odile 5 ans plus tôt. Odile est également en Suisse à Arosa. Toutes les deux skient. Les pantalons d’Odile lui viennent au-dessus des mollets.
Lettre d’Hélène du 26 Décembre 1936
Hélène s’est fait mal au genou. Elle a dû déchausser en plein
cours de ski.
Pasteurs et curés ne voulaient pas qu’on danse le jour de Noël. Mais trop tard, le « maître des plaisirs » [quel joli nom !] avait déjà entamé le bal.
Hélène a surnommé son moniteur de ski « Pliez Les Chenoux ».
Lettre d’Hélène du 23 Juillet 1937
A près un long silence dessinatoire, Hélène éprouve le besoin de s’éclaircir la gorge.
Jeudi après le départ d’Odile, d’Aubergenville, saut à Elisabethville pour la distribution des prix des enfants de l’école, qui n’on pas chanté, en raison d’un doeuil dans la commune, alors que l’institutrice s’était si bien préparée !
Hélène regrette le départ d’Odile et fait des cauchemars.
Lettre d’Hélène du 2 Août 1937
Le papier est précieux, même avant-guerre..
Lettre d’Hélène du 25 Août 1937
Odile à Etretat prend ses premières cuites, et est beaucoup moins qu’insensible à la cour que lui fait François Jacob. Les vapeurs éthyliques ont-elles contaminé la Poste ?
Que faire du coeur que lui avait donnéOdile, maintenant qu’il est pris par un autre ?
Hélène avait pourtant cité Montaigne, dans sa lettre du 15 Août, en même temps qu’elle lui autorisait les réjouissances :
Lettre d’Hélène du 9 Avril 38
Que de temps depuis les derniers dessins !
Bonbon est partie de sa grâcieuse démarche.
Hélène rêve que Monsieur BERNES, l’un des enseignants du Cours Boutet de Monvel, tombe amoureux de Bonbon et lui déclame des vers.
Hélène, nouveau surnom Fa dièse, est un peu honteux du pupitre qu’elle partage avec ODILE – Si bémol, maintenant qu’il n’est plus recouvert de cahiers.
Et comme il ne faut pas gâcher une feuille, ci-dessous quelques reproductions des oeuvres d’art gravées sur le pupitre.
Lettre d’Odile du 9 Avril 1938
Réponse immédiate à la ci-devant nommée.
Odile est dans un petit hôtel à Saint-Jean Cap Ferrat.
En passant par Cannes, elle a pensé à (ce cher Olivier MANTOUX,
qu’elle ne déteste pas.
Le patron de l’hôtel est un ancien marin anglais polygame. Ses trois dulcinées font office de serveuses.
Odile rêve à la lettre anonyme qu’écrirait Hamlet (François JACOB), jaloux
Car, même absent, il la surveille.
Lettre d’Hélène du 14 Septembre 1938
Six mois sans dessins, malgré une abondante correspondance. Mais Hélène n’a pas perdu la main.
Lettre d’Odile du 23 Août 1939
Un an plus tard. C’est le moment de la Revue des Vieux Galets, spectacle musical donné par les vacanciers, au profit de la Caisse de Solidarité de la Mairie d’Etretat.
Odile est en Niçoise. François Jacob en Officier de Marine. L’idylle tient toujours. Mais dans quelques semaines …
Longue interruption. Les lettres envoyées pendant la guerre sont plus graves, plus profondes, se prêtent mal aux petits dessins. Parfois cependant, la nostalgie anime le crayon …
Lettre d’Hélène du 5 Avril 1943
Inconsciemment, le passé revient. La main d’Hélène qui avait décoré le pupitre commun du Cours Boutet de Monvel a retrouvé les mouvements d’antan dans les bureaux de l’UGIF à Drancy.
Lettre d’Hélène du 3 Mai 1943
Les mêmes petits bonshommes à nouveau
Lettre d’Hélène du 7 Juin 1943
Jean ne pars pas en Allemagne. Louis (les Allemands) est toujours atroce.
Lettre d’Hélène du 18 Juin 1943
De nouveau, un « Bagdelon » ou un « Trochu »
Lettre d’Hélène du 4 Juillet 1943
Odile a passé la ligne avec des faux papiers pour venir voir sa Grand-mère et Hélène à Paris.
Lettre d’Hélène du 12 Juillet 1943
Et toujours ces réminiscences des jours heureux où la main d’Hélène martyrisait le pupitre.
Lettre d’Odile du 15 Juillet 1943
Et Odile reprend à son compte:
Lettre d’Hélène du 5 Août 1943
Denise met la dernière main aux préparatifs de son mariage avec François JOB. Hélène et Odile sont les dieux lares l’une de l’autre.
A partir du 1er septembre 1943, les lettres qu’Odile a écrites à Hélène n’ont pas été retrouvées. Ses lettres à Gisèle GUERONIK permettent de savoir comment elle vivait.
Lettre d’Hélène du 25 Septembre 1943
Il pleut sur la ville …
Lettre d’Hélène du 4 Octobre 1943
Le petit dieu-lare est devenu un dieu-lard.
Lettre d’Hélène du 16 Octobre
Odile a envoyé un Trochu. Et celui-là, qui est-ce ?
Lettre d’Hélène du 12er Février 1944
Hélène a rêvé à Odile.
Lettre d’Hélène du 1er Mars 1944
Hélène et ses parents seront arrêtés le 8 Mars et déportés le 27, jour de son 23ème anniversaire.